Anachroniques

25/07/2021

Le conte happé par la vie contemporaine ou Les fées sont-elles les sages-femmes du rêve ?

AYMEN Gaël, La Belle au bois dormant, illustrations par Sébastien Pelon, Nathan, 2020, 32 p ; 19€95

Une princesse qui s’ennuie, succombe à la curiosité un soir ténébreux et se retrouve endormie pour cent années. Elle a 15 ans. C’est « une femme » nous dit le conte actualisé de Gaël Aymen (une « bonne femme » disait le conte de Perrault). Les menstrues signent l’entrée dans l’âge adulte, si on ne surinterprète pas.

Cent ans plus tard, un prince, qui pour repousser l’ennui, parcourt la campagne et trouve un château, enfoui dans une épaisse forêt, avec, endormie avec en son écrin, une princesse dont il tombe immédiatement amoureux. Le travail éditorial, avec ses dentelles de papier découpé, donnent relief aux illustrations pour imiter la luxuriance de la nature au fond de laquelle se trouve la naissance de l’amour.

La belle à la vêture surannée ouvre les yeux : « comme tu t’es fait attendre ». Alors le prince lui répond : « Comme je t’ai attendue ». Et ils partent ensemble, « rayonnant d’un amour dont seuls encore les contes, et peut-être les fées, ont gardé le secret ». Le « sommeil enchanté » (thème récurrent de contes populaires (1)) est aussi bien le rêve éveillé de la littérature orale de la tradition populaire dont les contes sont un des fleurons : « Tout conte est une sorte de rêve sorti spontanément de l’inconscient, qui, sous une forme symbolique, nous raconte une histoire chargée de sens » (2). L’enfant reçoit, dès sa naissance, de la part des fées, figures maternelles et sages-femmes du royaume, en quelque sorte, bénédiction et malédiction. Elle fera avec, compensant en rêve, dans son sommeil, le malheur contracté lorsqu’elle se pique avec le fuseau maudit de la mauvaise fée. Le conte invite à lire un refus de grandir mais surtout, il va décrire les bienfaits de l’attente. L’attente suspend le temps comme le montrent plusieurs images ; et c’est la rencontre qui relance le flux de la vie. C’est une lecture, mais il y en a une autre, si on se concentre sur la figure des parents : le conte interroge leur capacité à protéger leurs enfants. La complexité interprétative du conte fait mentir le chroniqueur du Mercure Galant de 1697 qui parlait de ces contes « dont [l]a morale est très claire » (3)

Bercé par le style appuyé sur une quasi versification, cet album est une invitation à rentrer dans l’univers de la fantaisie. Les dessins et couleurs à l’ordinateur peinent à rendre la chaleur fiévreuse des événements, mais ils sont, avec bonheur, rehaussés par un jeu de doubles pages et de caches, de papiers découpés épousant les dessins. Dès cinq ans, les enfants aimeront jouer avec ces reliefs des pages, à condition qu’on leur lise le conte. Mais ce dernier sera lu avec délice par les premiers lecteurs -là, aussi, un accompagnement initial est de mise.

Gaël Aymen signale sa dette envers la version de Madame d’Aulnoy ; il a emprunté au conte de Perrault -qui porte le même titre-, mais il s’est inspiré aussi de celui des frères Grimm, « Rose d’épine », dont il reprend la brièveté et la cohérence interne bien plus puissante que la version de Perrault. Le récit est limpide, facile d’accès grâce à ce choix. Il est aussi très suggestif. L’auteur joue de variantes moins connues et souvent inconnues des enfants. Ainsi, le prince n’arrache pas la princesse au sommeil, mais assiste à son réveil. Donc, s’il y a emprunt, c’est pour une nouvelle création par un travail de réécriture. Ainsi va le conte, tiré du trésor populaire, il se poursuit happé par la vie contemporaine.

Philippe Geneste

(1) voir Saintyves, Pierre, Les Contes de Perrault et les récits parallèles, En Marge de La Légende dorée. Songes, miracles et survivances ; Les Reliques et les images légendaires, édition établie par Francis Lacassin, Paris, Robert Laffont, 1987, 1192 p. _ (2) Franz, Marie-Louise von, La Femme dans les contes de fées, traduit par Francine Saint René Taillandier, Paris, Albin Michel, 2002, 299 p. - p24 _ (3) cité par Soriano, Marc, Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires, édition revue et corrigée, Paris, Gallimard, coll. Tel, 1996, 525 p. – p.26

 

Delacroix Sibylle, Les Trois Ours chez Boucle d’or, Bayard, 32 p. 12€90

Voici une nouvelle réécriture d’un conte traditionnel, à la faveur de la transposition du conte initial de Boucle d’or, du genre du conte au genre de l’album. Ce n’est pas Boucle d’or qui découvre la maison des trois ours, mais les trois ours qui découvrent la demeure de Boucle d’or. Petit ours y met un bazar fantastique et d’autant plus impressionnant que le format de l’ouvrage est imposant. C’est que la cohabitation entre l’espèce des ours et l’espèce humaine n’est pas chose aisée. Les ours, effectivement, même humanisés comme ceux des contes de fée ne sont pas habitués à des intérieurs en ordre et proprets…. Bref, un album hilarant, plaisant, agréable et que les petits dévorent…. Quant à Boule d’or, il lui faut expliquer ce qui s’est passé à ses parents de retour…

La commission lisezjeunesse

18/07/2021

Attente et sensibilité enfantine

BRAMI Maïa, L’Attente, illustrations Clémence POLLET, HongFei, 2021, 34 p. 17€

Voici un livre à contre-courant de l’époque contemporaine, un livre qui en appelle à la lenteur, à l’observation par le comportement de l’attente qui donne son titre à cet album de format italien. Les couleurs fluos, le dessin à l’ordinateur, nous plongent au cœur d’une forêt de Nouvelle Guinée. Un explorateur naturaliste recherche un oiseau du paradis, pas l’espèce connue par sa longue traîne qui éblouit, mais celui au plumage noir qui, lors de la parade nuptiale déploie les plumes de son poitrail laissant apparaître trois taches d’un bleu intense. L’album conte l’attente de l’instant de ce spectacle rare et stupéfiant. Il conte aussi l’effort nécessaire à l’explorateur pour se rendre sur le lieu. Le lecteur l’accompagne. Comprendre le monde nécessite de le percevoir et pour le percevoir, se mettre à sa disposition, pour déjà appréhender l’objet de l’attente. Ensuite seulement l’explorateur s’appliquera à regarder l’oiseau favorisant chez les lecteurs l’évocation imaginaire de l’univers impressionnant de la nature.

La lecture endosse alors des valeurs nouvelles. D’une part, elle vient favoriser explicitement la concentration. Celle-ci est le véritable sujet du livre, seul moteur réel de l’intrigue suscitée par la situation. D’autre part, elle interroge le lectorat sur la notion d’intérêt loin du j’aime / je n’aime pas (la tyrannie des « like » des réseaux sociaux) et donc favorise le raisonnement. De plus, elle oblige le jeune lecteur ou la jeune lectrice suivant l’explorateur à revenir sur l’objet de sa quête. Elle l’oblige donc à identifier la fixation sur un but comme une modalité centrale de réussir à voir l’oiseau de paradis, de pouvoir l’observer, le percevoir.

L’album est à contre-courant, parce qu’il fait de la stabilité de l’intérêt la condition de l’accès à la connaissance, à la satisfaction tant affective qu’intellectuelle. L’album est à contre-courant, parce qu’il va à l’encontre de l’éloge contemporain de la dispersion. Contre la boulimie de distractions (règne de la quantité), l’album invite à la centration sur l’intérêt (règne du qualitatif). Comment ne pas conseiller à le procurer à tous les enfants, ceux à qui on le lira, ceux qui, seuls et seules le liront ?

 

RASCAL, Cassandre, illustrations de Claude K. DUBOIS, éditions d2eux, 2021, 32 p. 13€

Il s’agit de la réédition (première édition à l’école des loisirs) d’un album subtilement écrit, entre tendresse et sagesse de la relation humaine. Le thème en est l’amitié mais aussi la propriété : Marie-Paule va-t-elle donner à Cassandre, sa « meilleure amie », son doudou ? Cassandre est riche, Marie-Paule est pauvre ; Cassandre propose d’échanger une quantité de ses jouets contre le poupon doudou de Marie-Paule ; mais ce dernier est le compagnon de joie et de tristesse, le confident et le conseiller de Marie-Paule.

L’album suit les tergiversations de l’enfant. Les illustrations de Claude K. Dubois, aux effets aquarellés pour les paysages, aux traits crayonnés pour le dessin des personnages, le tout avec des couleurs mates et rêveuses, accompagne merveilleusement la délibération intérieure. De plus, c’est l’illustration qui donne structure temporelle au récit, en le figurant entre le matin légèrement brumeux et le coucher de soleil qu’offre la dernière double page sans texte.

Le travail de l’illustration et celui de l’écriture se conjuguent dans la même recherche de l’émotion, dans la même rigueur à ne pas sortir du sensible enfantin.

Philippe Geneste

11/07/2021

Paroles de « Papoule »

Les deux romans présentés ici, Les filles ne mentent pas si haut d’habitude de Butaud Alice et L’âge du fond des verres de Claire Castillon offrent par la finesse de leur écriture, par leur sensibilité, leur fantaisie, leur humour, un vrai plaisir de lecture pour les jeunes lectrices, jeunes lecteurs de 10-11 ans, et aussi pour les adultes ainsi émus, attendris – malgré la noirceur des thèmes évoqués : solitude, harcèlement, familles décomposées.

BUTAUD Alice, Les filles ne montent pas si haut d’habitude, illustrations Ravard François, édition Gallimard Jeunesse, 2021, 175 pages, 12€

Le père de Timoti, jeune héros de ce roman, ne répond jamais aux questions de son enfant, ou du moins aux questions personnelles : pourquoi cette tristesse qui obscurcit même les murs de leur maison, pourquoi ils vivent là, esseulés tous les deux, sans même la douceur du souvenir de celle que l’enfant n’a jamais connue ? C’est vrai que Timoti est un enfant, âgé d’environ onze ans, qui a subi nombre de moqueries, de graves humiliations à l’école, provoquant ce que l’on nomme une Phobie scolaire. Il reste donc chez lui, où malgré son cœur bien lourd, son père est devenu son professeur, l’entourant d’une tendresse si grande que Timoti l’a surnommé « Papoule » - diminutif de papa poule.

C’est maintenant l’aube de l’été. Devant les yeux de Timoti, à son éveil, une poupée toute jolie, tout sourire, s’est comme installée. Lui qui n’a jamais de visite, dans sa chambre haut perchée, est bien intrigué : qui a bien pu monter, si ce n’est par l’arbre centenaire, énorme, un séquoia, et franchir sa fenêtre pour déposer la poupée ? Qui donc l’a fait, et pourquoi ? Questions auxquelles très vite Timoti trouve réponse lors de la visite d’une jeune inconnue, Diane, une fille de son âge, qui vient troubler la quiétude passive du garçon, son quotidien plein d’ennui, sa solitude.

Mais quelle mouche a piqué Diane, la sauvageonne, pour venir ainsi bousculer le doux, le timide Timoti ? Pourquoi l’incite -t-elle a franchir la fenêtre de sa chambre pour partir tous deux à l’aventure, dès la nuit tombée ?

Mais Diane, la sauvageonne et Timoti, le timide, sont-ils si différents ? Par quels chemins tortueux vont-ils s’échapper, à quels dangers torturés vont-ils survivre, pour quelles rencontres étranges vont-ils s’émerveiller ? Au terme de leur quête, à la fin de l’histoire, qui rendra le sourire au gentil Papoule et mettra un baume sur son chagrin ?

Il faut lire ce roman, doté de l’écriture sensible de l’auteure, Alice Butaud, roman que les illustrations de François Ravard habillent de poésie et de gaité.

 

CASTILLON Claire, L’âge du fond des verres, Gallimard jeunesse, 2021, 169 p. 12€

Le pire tourment de Guilène, ce n’est pas de s’appeler Guilène, même si ce prénom lui semble bien désuet, un tantinet vieillot, à côté de ceux, très exotiques, de ses camarades de classe. En ce début d’année scolaire, son pire tourment ce n’est pas d’avoir tout à fait onze ans, d’être perdue dans son collège, car ignorante des codes de la sixième : sa nouvelle meilleure amie, sa compagne de classe, Cléa, en détient les clés ; ce n’est pas non plus d’être le souffre-douleur de son professeur de mathématiques, car tous les élèves détestent cette tortionnaire qui, nous dit Guilène, « ne respecte pas notre jeunesse ».

Le pire tourment de Guilène, ce n’est pas que le jour même de l’anniversaire de Clément, son père, un des leaders de sa classe, nommé Aron, et se prétendant son futur amoureux, a projeté une fête chez les parents de la jeune fille : avec leur grande générosité, même si leur appartement n’offre pas de grands espaces, et malgré l’anniversaire, ces derniers se réjouissent de recevoir, en cette occasion, toute la classe, ce qu’aucune autre famille n’avait accepté.

Le tourment de Guilène, c’est que Clément va fêter ses 71 ans qu’il porte sans coquetterie, et que sa mère Chantal, la gentillesse même, n’a pas la beauté qui s’accorde avec les canons de la mode. Le tourment de Guilène, le pire, c’est qu’après la fête où ils furent si bien accueillis, et malgré les débordements de certains - vacarme, saccages -, nombre de ses camarades vont les critiquer, se moquer d’eux.

Il faudra du temps, et beaucoup de peine, pour que Guilène s’affranchissent des diktats du groupe, fasse fi des préjugés qu’imposent la mode, le jeunisme, et qui provoquent rejet et mépris pour ceux qui choisissent une autre voie.

Il lui a fallu forger une belle force de caractère, qu’elle a puisée aussi par la présence de ses parents, leurs soirées riches de discussions sans mensonge ni colère. Chantal, sa mère, avec ses réflexions et sa douceur ; Clément, papa poule lui aussi, qui sait trouver des messages d’amour dans un camembert, tout comme enseigner à un ami maladroit comment se comporter avec une dame, ont construit, mine de rien, un havre qui permet d’autres échappées, un nid où il fait bon s’épanouir.

Une fois de plus, comme elle le fit pour son roman bouleversant River, que nous recommandons toujours, Claire Castillon réussit, par son écriture subtile, à nous émouvoir, à nous attacher aux méandres des émotions de ses héroïnes. Elle nous offre, avec L’âge du fond des verres, des pages de grande sensibilité et d’irrésistible drôlerie.

Á lire dès la classe de sixième, absolument.

Annie Mas

04/07/2021

Du droit à trouver refuge

BETAUCOURT, Xavier, Seidou en quête d’asile, dessins Virginie VIDAL, Steinkis, 2021, 128 p. 18€

Cette bande dessinée est autant une enquête sur le parcours vers l’obtention du statut de réfugié politique que l’histoire vraie d’un personnage qui, fuyant les persécutions de son pays, est en quête de l’asile politique en France. Seidou est un agent commercial de 33 ans qui vit à Conakry, en Guinée, pays d’Afrique de l’ouest. Après les élections présidentielles de 2015, le pouvoir s’en est pris aux Peuls et a réprimé dans le sang les opposants. Seidou, sentant sa vie était en danger, a rejoint la cohorte des candidats à la migration humaine d’un monde déchiré par les guerres, les dictatures économiques du profit et leurs bras droits politiques.

On apprend tout cela grâce à des retours en arrière qui émaillent le récit de voyage au présent, Seidou racontant son histoire avec d’autres compagnons d’infortune. Comme à son habitude, Xavier Bétaucourt expose clairement les situations dans un scénario à la composition rigoureuse et qui s’efface sous le souffle de la narration graphique principalement en gris et blanc de Virginie Vidal. Les dessins épousent le monde froid des bâtiments administratifs de l’immigration, avec la recherche d’une sobriété qui colle mieux à un récit factuel, réservant les couleurs mates et sombres pour le récit du voyage qui part de Guinée, passe par le Sub-Sahel, le Biger, le Sahara, la Libye, la Méditerranée, la Sicile, l’Italie puis la marche vers la frontière française, non loin de Briançon. Là, la population s’est organisée pour sauver ces infortunés qui empruntent des voies de montagne au risque du froid, de la neige, de la faim et de l’épuisement, sans compter la menace incessante des contrôles policiers. C’est l’itinéraire de quelques 10 000 migrants, à majorité guinéens, que Seidou effectue. La bande dessinée permet de rendre compte du point de vue de l’humaine expérience d’une réalité que le pouvoir aimerait restreindre au point de vue de pure administration des flux.

Rien que pour ce récit, la bande dessinée est déjà une œuvre essentielle pour comprendre notre monde. Mais à cette épopée tragique Seidou en quête d’asile décrit de manière instruite, un trait constant des œuvres de Xavier Bétaucourt, ce qu’il est convenu d’appeler les démarches pour la demande d’asile en France. Le lectorat découvre alors le rôle des associations d’aide aux immigrés dans leurs spécificités pour plusieurs d’entre elles, les conditions réelles de gîte, le travail en clandestin, les opportunités apprises par le bouche à oreille et celles reposant sur des interstices du droit, le rôle de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), le passage devant la CNDA(Cours Nationale du Droit d’Asile)

Seidou est aussi une leçon sur la vie, non pas une morale mais une incitation à la réflexion : « Moi, je suis passé par Turin, Nice, Paris, la Belgique, le Luxembourg… mais c’est pas vraiment nous qui décidons où on va. Ça dépend de ceux que tu croises sur ton chemin… » (p.100).

 

L’HERMENIER – DUPRE, Le Faucon déniché, d’après le roman de Jean-Côme Noguès, Jungle – Nathan, 2021, 56 p. 14€95

L’Hermenier est un intelligent adaptateur de classiques de la littérature en bande dessinée. Sa relecture du désormais grand classique de Jean-Côme Noguès (1934-) en fait, une nouvelle fois la démonstration. Le roman date de 1972 et s’inscrit dans la veine du roman historique. Le héros en est un enfant de « manants » qui déniche un faucon et l’adopte avec la volonté de le soustraire au fauconnier du château qui les capture pour les dresser à tuer. Ainsi, à la lutte entre le seigneur et le peuple se superpose une thématique de la lutte entre une conception pacifique de l’existence requérant une harmonie entre humanité et monde animal d’un côté et de l’autre une conception oppressive de lutte pour la vie. En filigrane est la question du droit médiéval de la chasse, sans l’évocation de laquelle la thématique des privilèges serait peu documentée.

Centrée sur la relation de l’enfant au faucon, et donc par le détour d’un récit animalier, Jean-Côme Noguès introduit le jeune lectorat à une réflexion moins historique que contemporaine sur la réalité des relations sociales. La fin tragique du faucon, au moment où un dénouement heureux se dessinait, renvoie le jeune lectorat à la réflexion sur l’injustice et la condition difficile de vie des paysans et serfs.

L’Hermenier a bien sûr privilégié le récit animalier, mais le travail graphique de Dupré assure la contextualisation historique. Une très belle réussite des éditions Jungle-Nathan.

Philippe Geneste