ROTTMANN Markus, Drôle d’histoire ces métiers. 100 professions insolites ou disparues, illustrations Michael MEISTER, Helvetiq, 2023, 88 p. 18€90
C’est
une centaine de métiers qui sont ici répertoriés, des nourrices aux liftiers et
liftières, des charlatans au service postal pneumatique, des laitiers et laitières
aux cavaliers postiers du Pony Express, des corsaires aux chapelières et
chapeliers, des archimimes aux pétomanes, des bouffons de cour aux
souffre-douleurs, des moucheurs de chandelles aux porteuses d’eau, des
allumeurs de réverbères aux alchimistes, des voleurs de cadavres aux
ramasseuses de sangsues, des claqueurs et dames-claques aux gardiens de tour,
des brasseuses de bière domestique aux prédicateurs itinérants, des goûteuses
et goûteurs aux pêcheurs d’éponges, des foulonniers aux gladiateurs, des
réveilleuses et réveilleurs aux renifleurs et renifleuses de café, des avaleurs
aux ermites d’ornement, des porteurs de chaise aux Bématistes, des mandarins
aux marchands de sable, des détecteurs d’avion aux singes porte-poudre, des
commentateurs de films muets aux téléphonistes, des lecteurs d’usine aux
quatorzièmes, des épandeuses de plantes aux collecteurs de nuit, des
décrotteurs aux attrapeurs de rats, des porteurs et porteuses de toilettes aux
ménestrels, des ramasseuses de Stockholm aux bourreaux, des médecins de peste
aux arracheurs de fanons de baleine, des chiffonniers et chiffonnières aux
pétomanes, des muets aux pleureuses, des épileurs d’aisselles aux
silhouettistes, des glaciers aux coupeurs de glace, des distilleurs aux
gladiateurs, des employés et employées de vidéo-club aux calculatrices
humaines, des galibots aux coureurs de Bow Street, des joueurs d’orgue de
Barbarie aux artistes de la faim, des porte-falots aux artificiers, des
exploratrices et explorateurs aux livreurs et livreuses de journaux. Une
introduction définit ce qu’est un métier, puis le lectorat est invité à suivre
l’itinéraire des sales besognes, des serviteurs et domestiques, l’histoire des
métiers, les professions interdites, le travail des enfants, les métiers
presque disparus. Le texte appuyé par des illustrations démonstratives donne
les origines des métiers, à quelle utilité ils répondent, pourquoi certains ont
disparu, d’autres sont exclusivement féminins, et d’autres illégaux. Ce livre
est une mine de renseignement, un éblouissement de connaissances parfois
incongrues mais historiquement justifiées. Un très beau et très bon livre.
DUVAL Stéphanie, C’est quoi le métier de pompier,
illustrations de Matthias MALINGRËY, Tourbillon 2023, 29 p. 12€
À
destination des enfants de cours moyen à la classe de cinquième, le livre de
Stéphanie Duval détaille avec clarté et précision le métier
de pompier, s’appuyant sur un travail illustratif à fonction utilitaire et sans
cesse voué à rendre explicite le propos du livre. Même si l’ouvrage cherche
surtout à montrer la vie des pompiers et leurs missions, la distinction entre
pompier volontaire et pompier professionnel est bien faite, l’école des jeunes
sapeurs-pompiers est présentée. Le livre est adapté au lectorat visé. En effet,
à 8 ans les idées sur ce que sont les métiers deviennent plus précises
parce que l’enfant retient des procédés techniques du fonctionnement de
machines simples, comme la bicyclette. À 8/10 ans l’enfant
renonce à la toute-puissance humaine et à celle de la machine pour afficher les
difficultés rencontrées : « bref, c’est apprendre à connaître le
réel et ses lois » (1).
Ajoutons qu’après les incendies de 2022 qui peuvent avoir marqué
certains enfants, après les gigantesques incendies canadiens de l’hiver 2023,
l’actualité d’un tel ouvrage est assurée.
(1)
Piaget, jean, La Représentation du monde chez l’enfant, Paris,
PUF, 1991, 335 p. – p.313.
Le
chantier,
illustré par Florent Chamiot-Poncet, Tourbillon, 2023, 12 p. pop up, 10€90
Ce
livre pour les petits jusqu’à sept ans, est un ouvrage descriptif des engins de
chantier : la tractopelle, le bulldozer, la grue, le camion-toupie, le
camion-benne, le compacteur. Grâce au pop-up, cet ouvrage au petit format est
utilisé par l’enfant comme un jeu. Mais il possède aussi les qualités d’un
imagier grâce à la désignation de l’engin de chantier liée à la double page en
pop-up, mais aussi se fait encyclopédie par la désignation, sur l’image de
termes renvoyant à la scène dessinée et animée. L’enfant apprendra ainsi les
mots tombereau, chenilles, lame, cabine, crochet, cabine, réservoir, gravats,
benne, pelleteuse, rouleau, enrobé.
EUSTACHE Sophie, Comment s’informer ?, illustrations Élodie PERROTIN, éditions du Ricochet, 2023, 125 p. 13€
Les
transformations en cours en matière d’information exigent des mises au point
périodiques. Ce livre des éditions du Ricochet est organisé en cinq
parties : s’informer aujourd’hui ; Comment circule
l’information ? Comment travaillent les journalistes ? L’information
est-elle libre ? L’objectivité est-elle possible ? Conformément à la collection
POCQOQ (Pourquoi s’interroger ? Où s’informer ? Comment agir ?
Qui est concerné ? Quand débattre ?) le texte est clair, nourri
d’encarts explicatifs. Les illustrations ont surtout une fonction de détente et
d’aération. Pour les collégiens et lycéens qui, de plus, apprécieront le
glossaire qui clôt l’ouvrage.
Philippe Geneste
Censure en
littérature de jeunesse :
Avec
le développement du secteur de la littérature jeunes adultes, qui vient
prolonger le secteur de la littérature destinée aux adolescents[1]
on assiste à un revirement partiel et minoritaire, mais toutefois sensible,
vers une littérature qui viendrait bousculer les codes empruntés et forgés par
la loi du 16 juillet 1949 (toujours en vigueur).
Mais
le ministère de l’intérieur a des sursauts de pudibonderie et vient de manier
la censure. Le 17 juillet il a imposé le retrait des librairies de Bien
trop petit, écrit par Manu Causse, pour un lectorat à partir de 15 ans,
et publié aux éditions Thierry Magnier. Le ministère a en effet interdit le
livre à la vente. La commission de surveillance et de contrôle des publications
destinées à l’enfance et à l’adolescence considère que le livre « contient
à travers le récit d’une fiction imaginée par le personnage principal (…) la
description complaisante de nombreuses scènes de sexe très explicites ».
La commission en conclut que le roman présente « de ce fait un
danger pour les mineurs qui pourraient l’acquérir ou le consulter ».
(Source :
Vulser, Nicole, « Un Livre interdit à la vente des mineurs », Le
Monde, 23-24 juillet 2023).
[1]
Voir les trois parties de Geneste, Philippe, « Du Roman pour
adolescents et adolescentes », blog Sur l’éducation, https://www.quiero.fr/spip.php?rubrique14