Anachroniques

27/06/2021

« l’ombre meurt sous les trouées »

VOSSOT Olivier, L’écart qui existe, Bruxelles, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 2020, 86 p. 14€

Voici le dernier ouvrage publié par les éditions sous l'égide de Jean-Louis Massot. Ces éditions, au catalogue si riche, poursuivront leur route sous d'autres auspices. Hasard objectif, c’est à interroger le rapport à la mort que nous invite L’écart qui existe. Adolescents et jeunes adultes y puiseront réflexions et sensibilités.

La vie est-elle dans l’écart que construit l’expérience entre ce qui advient et l’action ou réaction du sujet ? Quand un être cher meurt, le grand-père, ici, l’écart entre la mort et la vie, entre la nuit et le jour sépare-t-il les êtres ou bien est-il un espace de tissage renouvelé d’une relation ? On comprend pourquoi la thématique de la fenêtre est si prégnante. La fenêtre n’existe que par le sujet qui l’ouvre ou la ferme, la fenêtre n’est rien en elle-même sinon un obstacle autant qu’une ouverture. La fenêtre questionne : quel acte en fera une réalité.

L’expérience du deuil fait éprouver le mouvement d’absorption de l’extérieur, de l’hétérogène, par l’intériorité du survivant. En intériorité, le mort renaît d’une vie fantasmatique mais obligeante. Mais c’est un nouveau brouillage. Le dedans semble peindre du passé, pourtant le souvenir est expérience actuelle, une expérience contemporaine de la peine. Dans ce travail mental de l’endeuillé, le mur entre l’ici et le là se fait espace de silence, écart. Les murs s’écartent, un passage se fraie où le langage empêché, le langage aux mots encore inadvenus s’élabore en étayage des pensées inarticulées. L’écart qui existe est une attente, l’endeuillé éprouve l’attente, la tension vers le renouvellement d’une présence en allée : le temps passe, le sujet s’y perd entre les deux bords du passage frayé ; le temps passe qui commente le trépas de ce qui a vécu.

L’espace chez Olivier Vossot n’existe que par ce qui sépare et par le regard qui figure cet écart : fenêtre, mur, attente, silence attentif : l’espace de l’endeuillé se crée durée et le sujet s’y tient, tient le coup. Entre les deux bords, œuvre une dilution des frontières, le mort saisit le vif pour vivre en lui : « l’étreinte » de la « la peine » se fait « peine diluée », « les regards lestés » se font « regards dilués ». C’est l’aujourd’hui qui nulle le souvenir, c’est « l’angoisse de la lutte » qui se noie dans « l’alcool dilué ».

L’expérience de la mort de l’être cher forge le passé dans l’abolition du devenir (« le passé ne vieillit pas ») ; il verse donc dans une sorte d’éternité. Mais celle-ci, par les « regards lestés » est porté comme un poids (« le regard est un long regret »), puisque l’éternité abolit toute action, toute prise de décision, toute mobilité. L’éternité s’institue dès que « le passé fait socle ».

Dans L’écart qui existe le deuil se rapproche d’une expérience du temps. Au temps tendu vers l’avenir se substitue le temps qui passe, le temps qui emporte, et le poète s’interroge sur ce qui vient. L’expérience du deuil est une remise en cause du temps historique au profit d’une dimension anthropologique du temps. La dilution est permissive à l’égard de cette remise en cause auquel le poète n’accède que par « trouées » (« l’ombre meurt sous les trouées », « à peine on distingue ce qu’il reste / des personnes, / des voix percées »). Le sujet tient parce qu’il va maintenir dans l’écart un passé retenant ce qui passe des jours : or cet espace de temps est le présent, un présent actif qui ne lâche rien parce que la vie ne rebrousse jamais chemin, parce que l’avenir n’est que pure nulle part, utopie si on veut. Reste l’instant vif du sentiment de la perte qui retient ce qui est parti. L’instant est une suspension, une vie en suspens, une tension que seul le vivant active. C’est une condition pour que le passé ne se fige pas, pour que l’existence rejette toute clôture, ne se mure pas, donc pour que la vie « déborde » du mort, faisant de la mort et de la vie un continuum.

N’est-ce pas le grand mystère du silence ? Mais n’est-ce pas aussi l’enjeu de « l’écart qui existe » : que s’accomplisse la dilution, le continuum, comme dans le rêve ? Le discours poétique peut-il exprimer cette expérience ? Le poète peut-il appeler sur la page du recueil le langage de sa pensée non verbale ? Les échos des mots, des images, des formules qui tressent les soixante treize poèmes pour en faire un recueil, une œuvre, s’y emploient. Dans l’univers du discontinu, le vivant échoue à la pleine rencontre avec le mort. Pour que celle-ci ait lieu, il faut annuler la fragmentation, la séparation, il faut que la vie s’illimite, s’in-mobilise si nous osons le néologisme c’est-à-dire reste un continuum dans l’espace vivant de l’instant, de la durée de l’instant.

Nous pourrions dire, en nous appuyant sur le philosophe André Jacob, que l’instant se perpétuant d’instant en instant et « à tout instant et en un instant » (1) est l’espace-temps par excellence du poétique. La poésie n’est donc pas mémorielle parce que la mémoire et plus encore le souvenir figent, immobilisent. La poésie est présence active, instance de vie permissive à l’égard du doute, de l’incertain, de l’illimité, laissant venir à soi des mots pour les ouvrir contre ces « mots qui viennent dont on ne sort pas », ceux usés de trop d’usage ou ceux dont la certitude académique abuse du sens. Laisser venir les mots, se laisser emporter par eux, en quelque sorte, diffracter à l’infini le seuil où le sujet les accueille, les laisser prendre silhouette, s’enformer. L’endeuillé et le mort peuvent se réunir à nouveau parce que « le temps passe un peu plus vite que nos vies ».

Philippe Geneste

(1) Jacob André, « Du Cogito à l’instant du loquor », Degrés. Revue de synthèse à orientation sémiologique, n°143 automne-hiver 2010, pp.1-19, -p.10-. 

19/06/2021

 Chastre Lucile, Louise Michel, une femme libre, Oskar éditeur, 2021, 87 p. 13€95

« Parce que la guerre pour la liberté et l’égalité

est une histoire de l’humanité

 sans cesse renouvelée ».

Le choix de l’auteure est de commencer par l’épisode de la Commune (1871) de Paris. Engagée, Louise Michel (1830-1904), est non seulement insurgée sur les barricades, dans les rangs du soixante et unième bataillon de marche de Montmartre mais aussi écrivaine, institutrice, féministe. A propos de Béatrix Excoffon (1849-1916), insurgée comme elle, elle déclare vouloir écrire sur elle pour : « révéler le courage et la grandeur des femmes. Pour qu’on cesse de nous traiter en sous-genre de l’humanité. Pour qu’on nous reconnaisse le droit de participer aux affaires publiques, puisqu’on a gagné le droit de mourir pour des idées ». La biographie de Lucile Chastre pourrait avoir cette phrase en exergue. Puis vient le procès de Louise Michel et c’est le moment pour l’auteure de parcourir sa vie jusqu’à cette date du 16 décembre 1871 où elle est condamnée à la déportation en Nouvelle Calédonie, dans une enceinte fortifiée.

Commence alors un récit chronologique de la vie de Louise Michel. On la suit durant le voyage du bateau la Virgine (10 août - 8 décembre 1873) où les prisonniers sont mis en cage. On découvre le quotidien sur la presqu’île de Ducos, à Numbo avec sa codétenue Nathalie Lemel (1826-1921), pour finir à Nouméa. On voit comment elle se lie avec les kanaks, recueille leurs contes et chansons, sans magnifier leurs coutumes qui laisse les femmes dans une position de seconde zone ; comment elle organise l’éducation chez les bannis et sur l’île ; comment elle s’oppose aux communards prêts à suivre l’armée pour écraser la rébellion du peuple de l’île menée par Ataï en juin 1878. On suit le parallèle qui est fait entre cette révolte et celle des kabyles grâce à la présence parmi les proscrits du berger Cherchel. Il a pris part à la révolte de son peuple lancée le 16 mars 1871, contre la puissance coloniale française qui s’accaparait les terres de ce territoire d’Algérie. Louise Michel enseigne que les camarades de misère doivent s’unir contre la barbarie de l’ordre de la civilisation bourgeoise.

Puis c’est le retour en France après avoir refusé une remise de peine qui n’était pas généralisée à tous et toutes. On est le 9 novembre 1880. Celle qui « était trop grande, trop laide, trop folle, trop masculine, trop savante, trop sensible, trop enragée, trop violente… » se lance alors dans une série de conférences en soutient aux grèves, aux luttes des chômeurs, pour ouvrir les yeux des exploités « expliquer les mécanismes de l’injustice sociale, faire entendre qu’un monde meilleur et plus juste peut être construit ». On assiste à l’attentat dont elle est victime par Lucas et à la manière dont elle sauve ce dernier de la prison. Enfin, c’est l’exil en Angleterre de 1890 à 1904, entrecoupé de voyages pour des conférences en Algérie et en Europe. Elle revient en France en 1904 et meurt le 9 janvier 1905 à Marseille des suites d’une pneumonie.

 

Dès les premières lignes on comprend que cette biographie est aussi un roman. Dans cette indécision du genre, nous décelons le désir d’écrire un récit de vie à visée didactique. Mais ici, le didactisme n’est pas simplificateur. L’ouvrage est précis, rassemblant les épisodes de la vie de Louise Michel, nouée autour de son affection pour sa mère, servante chez des riches. Louise Michel est justement née de l’union de sa mère avec le fils de cette famille. Si les parents ont offert une éducation à cette enfant, le fils, lui, ne l’a jamais reconnue : « Et tu voudrais que je respecte une société qui ne traite pas à égalité les servantes et les bourgeois ? ».

A travers son itinéraire, on croise des figures marquantes comme celle de Théophile Ferré (1846-1871) qu’elle a rencontré alors qu’institutrice dans une école professionnelle de jeunes filles, elle suivait des cours du soir des républicains radicaux où il intervenait. On suit sa passion littéraire pour Victor Hugo à qui elle écrit dès l’âge de 14 ans et qui rend un hommage poétique au lendemain de son procès avec Viro Major. On croise Mathilde Verlaine et on peut lire dans le dossier qui clôt l’ouvrage de Chastre, la Ballade en l’honneur de Louise Michel inclus par Verlaine dans son recueil Amour (1886). On assiste à l’évasion de Rochefort, un communard aristocratique et trois autres compagnons, Grousset, Pain et Jourde.

Cette biographie est un modèle du genre. On regrettera que sa réédition ne comporte pas les trente pages complémentaires qui enrichissaient la première édition de 2011 et permettait au jeune lectorat de pouvoir approfondir la contextualisation de la biographie.

Geneste Philippe

13/06/2021

La nuit & le jour et ce qu’on en fait

 

Le Toquin Maëlle, Sœur Soleil et Frère Lune, conte inuit, illustrations de Nicole Tersis, L’Harmattan, 2020, 16 p. 10€

Ce conte commence par raconter la vie d’un peuple semi-nomade de chasseurs, les Tunumiit qui sont 3 500 aujourd’hui. Le petit lecteur et l’enfant à qui on lit l’album découvrent ainsi une tout autre manière de vivre. Les illustrations de Nicole Tersis empruntent la voie du réalisme des traits et celle de l’onirisme des couleurs pour saisir le jeune lectorat dans les rets du conte. Le soleil et la lune sont nés, d’après un mythe de l’origine des deux astres, du refus d’une sœur d’être amoureuse de son frère –origine du soleil- et du chagrin du frère parti à sa poursuite –origine de la lune et des étoiles- : « Depuis ce temps, Sœur-soleil Sereeq et Frère-lune Aningaaq, continuent à se poursuivre sans se rencontrer. Quand l’un arrive, l’autre part »

 

Laval Anne, Une Belle journée, éditions rouergue, 2020, 48 p. 16€

L’album mêle infogravure probablement, peinture et crayon. Si le point de vue est en général neutre, l’album prend son rythme par des doubles pages en plongée, avec une vue de loin. Parfois, on se croirait dans un univers suprématiste, les formes sont abstraites et les figures humaines quasi naïves. Que racontent ces jeux de couleurs contrastées, joyeuses, quoique qu’aux teintes mates ? Ils nous content un éloge de l’action pour combattre la morosité. L’action inspire l’imagination. Mais il ne faut pas rester en soi, il faut s’ouvrir aux autres car volonté et désir ne sont sensibles que par la présence des autres et dans la réciprocité. Alors, l’imagination ouvre à l’invention, permet au petit de se détacher des images normées qui façonnent l’esprit enfantin par leur flux incessant sur les écrans, ces écrans partout présents, à l’école y compris… L’album n’est pas technophobe mais il invite à se détacher des médiations technologiques pour s’aventurer sur les sentes de sa propre imagination, de ses propres représentations, et enrichir son univers mental, en consolider le pouvoir évocateur.

Cet album singulier a attiré la commission lisez jeunesse, par son étrangeté et la légèreté du propos, une légèreté toute apparente qui introduit le jeune lectorat au cœur d’une réflexion induite.

 

MEZALLAMA Chiara, Valentin de toutes les couleurs, illustrations de Réza DALVAND, éditions des éléphants, 2021, 32 p. 14€

Valentin est un garçon qui aime les couleurs et il les aime associées à des tissus. Valentin brûle de joie à comparer les tissus et les associe volontiers à des couleurs et à des mélanges de couleurs. Valentin se projette comme couturier, créateur de vêtements. Il essaie, déjà, dans sa vie quotidienne, à faire correspondre sa tenue vestimentaire avec le jour et les saisons. Mais voilà, cette passion heurte les préjugés sexistes de ses camarades garçons comme filles. Il va être mis à l’index, moqué. Tant et si véhémentement qu’un jour il lui est impossible de se lever pour aller à l’école. Ses parents attentifs vont le comprendre, le rassurer, l’accompagner dans ce refus le temps nécessaire. Chez lui, il coud, il prépare des vêtements pour son entourage, pour ses amis aussi, dont ceux qui, pourtant, ne l’ont pas soutenu. À quoi bon vivre semble nous dire Valentin, si c’est pour ne pas vivre la vie qu’on aimerait vivre ? Or, pour se réaliser, pour accéder à une harmonie entre soi et le quotidien socialisé, il faut réussir à faire tomber des préjugés, à vaincre des idées toutes faites, à combattre le modèle dominant du système des relations humaines. Acceptation de soi et socialisation sont bien une seule et même chose, les deux vont ensemble dans leur développement.

Cet album offre une réflexion sur la vie, sur les modes de vie, sur les goûts, sans aucun didactisme, juste avec la poésie du texte et la puissance sensible des images.

Philippe Geneste

06/06/2021

« Ses yeux sur moi »

MARICOURT, Thierry, Frérot Frangin. Hôtel Zinzin, Hôtel Zonzon, illustrations de Tardi, Calicot, 2021, 62 p. 12€50 ; MARICOURT, Thierry,Frérot Frangin. Hôtel resto, Hôtel hosto, illustrations de Zaü, Calicot, 2021, 62 p. 12€50 ;

Voici les deux premiers tomes de ce qui pourrait bien devenir une série phare de la littérature de jeunesse du deuxième quart du vingt-et-unième siècle. Le premier, sorti il y a quinze ans, était épuisé depuis longtemps, mais les éditions Calicot le ressortent en même temps qu’elles publient un nouvel opus. Thierry Maricourt a conservé le dispositif narratif du premier volume : deux frères correspondent, à partir d’un événement auquel est confronté Frérot, le plus jeune des deux frères : une classe de neige pour Hôtel Zinzin, Hôtel Zonzon, un accident de la circulation pour Hôtel resto, Hôtel hosto.

Si Frérot, 11 ans, est celui qui peut le mieux attiré une identification du jeune lectorat de 9 à 13 ans, Frangin, son grand frère, 19 ans, est la figure qui pose au cœur de l’histoire l’avenir et la question de l’entrée dans la vie sociale par le travail.

Frangin n’a pas fait d’études, se retrouve en prison dans le tome 1, fait des boulots d’intérimaire, serveur, dans le tome 2. Le plus jeune, Frérot, se trouve donc confronté à la réalité vécue par Frangin, le plus grand. L’auteur a choisi de ne pas donner de prénom à ses héros, afin que le lien de complicité familiale qui les unit l’emporte. De plus, ce procédé souligne l’appartenance de l’œuvre au genre épistolaire. Ce genre et assez peu usité en littérature de jeunesse. Or, il permet de mettre en relation des représentations divergentes du réel. Et ceci, Thierry Maricourt le réussit magistralement, sans aucun didactisme, avec la grande sensibilité de style qui le caractérise. Cela suppose, évidemment, que les lettres soient bien différenciées dans le ton, dans le degré de maturité de l’exposé des événements. Plutôt qu’une inter-relation, Thierry Maricourt a préféré une correspondance dissymétrique. Dissymétrique au sens où Frangin réagit aux lettres de son Frérot : c’était l’acte de naissance du tome premier auquel, semble-t-il, l’auteur continue à se conformer. C’est un choix judicieux.  

Dans cette nouvelle édition, les dessins de Tardi soulignent, épousent les messages des deux garçons, avec des couleurs chaudes, gaies pour Frérot, grises et froides pour Frangin. Pour le grand frère, la seule échappée permise, c’est la danse des araignées entre les barreaux de sa prison, elles qui brodent une toile- rêve, une toile qui pourrait ressembler à l’écriture d’une lettre. La lumière, pour lui que la société traite déjà, tout juste majeur, en paria, c’est la confiance de son petit frère, le lien ainsi tissé, renforcé par l’exercice devenu pour eux indispensable de la lecture et de l’écriture. La fin du tome 1 est fait de gaité, d’espoir et le dessin de Tardi voit les deux frères réunis, portant les mêmes couleurs tout autour d’un bonhomme de neige, tandis que le teint blafard de Frangin s’enhardit de rose.

Au deuxième tome les illustrations de Zaü ont pris le relais. Les dessins imposent le mouvement, l’indécision : celle de Frangin toujours en équilibre instable, toujours en doute, en risque de chute, celle de Frérot qui vit une grande émotion. Tous deux sont amoureux. Mais l’amour de Frérot, Inès, est dans le coma suite à un accident. Malgré le père impressionnant de la jeune fille, malgré l’univers angoissant de l’hôpital, Frérot reste près d’elle. Frangin aime Sarah, pour aussi l’échappée de ses mimiques, de son regard. Mais quand les demandes de la jeune fille deviennent exigences, enfermement, Frangin s’enfuit. Le livre se clôt par le poème sensible de Frérot à son grand frère, lui demandant de revenir, car sans ses paroles, ses conseils, sa vie ne serait que ratures.

Et toi jeune lecteur, et toi jeune lectrice, tu en rêves aussi, de recevoir, au creux de tes mains, une lettre, un message ; que tu t’habilles de gaité ou de grisaille, comment y répondrais-tu, en encre voire, mauve ou turquoise ? Tu en rêves aussi, de leur retrouvaille, à Frérot et Frangin, qu’ils mélangent leurs couleurs, leurs histoires.

Annie Mas & Philippe Geneste