Baussier
Sylvie, Le Mystère du géant de Prague. Le Golem du ghetto, Oskar
éditeur, 2015, 88 p. 9€95
Cet ouvrage
s’adresse aux 11/13 ans. Le texte s’appuie sur les différentes versions du
mythe littéraire du Golem dont l’origine se trouve dans le psaume 139, verset
16, du chapitre Psaumes des Livres poétiques de l’Ancien Testament. Le
mythe qui en est né est une réinterprétation de la littérature talmudique.
Des versions
de source non théologique, Baussier emprunte à la tradition historique (la
ville de Prague, sa communauté juive, le règne de Rodolphe II -1552/1612- à
travers les âges) ce que le dossier documentaire de seize pages atteste.
Le Golem,
créature d’argile qui s’anime lorsque son créateur grave sur son front le nom
secret de Dieu ou place dans sa bouche le parchemin où est écrit ce nom), est
privé de parole car seul Dieu donne la parole à sa créature humaine. La parole
est tout ce qui sépare le golem des hommes et le maintient dans un état
d’infériorité.
Baussier fait
de la créature un être de conscience : « Peu m’importe la religion de
ceux qui sont pris au piège ». Dans ce monde où des populations entières,
des minorités, des groupes sociaux, sont enserrés dans des murs, des ghettos et
toutes les formes variées d’enfermement, « je veux voler à leur secours,
lever leur peine, faire fuir leurs assaillants. Mon maître m’a enseigné à
combattre l’injustice et à protéger les faibles contre les forts. Je le fais,
je le ferai ». C’est là un élargissement du récit. C’est là, aussi, où
l’on voit qu’une interprétation progressiste des traditions religieuses
manquent nécessairement leur but car ces traditions sont, sur le fond
réactionnaire, fondées sur le hiérarchisme, la soumission et l’apologie de
l’inégalité entre les êtres. Ce type d’interprétation bute sur la valorisation
des Dieux, donc des supermans et autres héros infaillibles posés sur le chemin
des consciences pour les asservir à des pouvoirs.
Ceci dit, la
version de Sylvie Baussier est intéressante, elle est d’une certaine façon
exemplaire. Elle choisit la fiction, elle la renforce du documentaire et de
l’écriture instruite de son sujet. C’est une version précieuse, ne serait-ce
que parce qu’elle met à nu les contradictions de ce type de légende que l’éducation
nationale en France, par exemple, a intégré dans les textes fondamentaux à
connaître par tout enfant de 10/11 ans. L’idéologie se nourrit de légendes.
Alors on ne peut que se féliciter d’un livre qui, pour progressiste qu’il
paraisse, montre aussi les limites humaines des mythes religieux toujours
porteurs de hiérarchisation et d’une philosophie de la soumission.
Philippe
Geneste
Sedlackova Jana, Tomski & Pokinski,
Vajda Jan, Lenk Stepan, La
Grande saga
de la mode et du costume, Casterman, 2015 80 pages quadri Couverture
cartonnée 14,95 € Dès 10 ans
Ouvrage
remarquable, à bien des égards, couvrant des périodes historiques par doubles
pages où aux caractéristiques essentielles des vêtements et de la mode
s’ajoutent des anecdotes, des célébrités, des histoires spécifiques de style
(le rococo etc.). Loin de n’être qu’un phénomène
contemporain, le souci du look et de l’ornement vestimentaire sous toutes ses
formes a toujours fait partie du quotidien des êtres humains.
Ce grand album illustre toutes
les époques, y compris les civilisations antiques – Égyptiens, Grecs, peuples «
barbares », Chine et Japon ancien –, même s’il s’arrête plus particulièrement
sur l’époque contemporaine du XXe et du XXIe siècles avec l’évocation en images
des plus grands créateurs et de leurs créations, de Paul Poiret et Coco Chanel
à Pierre Cardin et Marc Jacobs, sans oublier les icônes (Michael Jackson,
Madonna…) qui ont souvent incarné leur image. « Au fil des pages, de petites infos sur les origines des costumes, des
coiffures, des déguisements ou des accessoires viennent ponctuer la lecture ».
Une synthèse en images clôt l’ouvrage à laquelle s’ajoutent les figures
des icônes de la mode à travers les décennies récentes, l’histoire du maillot
de bain, des chapeaux, des coiffures, des robes de mariée, des sacs et des
chaussures, et un tableau en images des grands couturier.
Les Animaux de la ferme. 100 autocollants, Gallimard, mes
premières découvertes, 2015, 5€90 ; Les Petites Bêtes. 100
autocollants, Gallimard, mes
premières découvertes, 2015, 5€90 ; Les Animaux sauvages. 100
autocollants, Gallimard, mes
premières découvertes, 2015, 5€90 ; Les Dinosaures. 100 autocollants,
Gallimard, mes premières découvertes,
2015, 5€90
Il s’agit d’une
petite boîte avec tiroir qui permet de ranger les animaux que l’enfant n’a pas
utilisés. Il est intéressant de faire faire un album pour collectionner les
animaux reproduisant les dessins réalistes des livres de la collection et
instructif de chercher à les nommer. On pourrait y voir une étape seconde après
l’imagier, pour apprendre à nommer les représentations du monde qui nous
entoure, proche ou lointain, présent ou passé.
Gravier-Badredine Delphine (conçu par), Les Cahiers d’activité. Les
pirates, Gallimard, mes premières
découvertes, 2015, 16 p. 5€40 ; Gravier-Badredine
Delphine (conçu par), Les Cahiers d’activité. La Ferme, Gallimard, mes premières découvertes, 2015,
16 p. 5€40
Les fascicules
sont d’excellentes sources d’information et de documentation qui mettent
l’enfant en position d’acteur de son savoir. Il doit placer des autocollants,
compléter des décors, faire des jeux qui sont autant de moyens ludiques
d’apprendre sur le sujet.
Cannat Guillaume, Le Ciel à l’œil nu. Mois par mois les plus
beaux spectacles en 2016, Nathan, 2014, 143 p. 18€50
Voici
un rendez-vous annuel des éditions Nathan, avec le ciel et les astronomes
amateurs ou professionnels. Ce livre de vulgarisation scientifique, réalisé
chaque année par le journaliste Guillaume Cannat, propose aux lecteurs de se
repérer dans le ciel, de janvier à décembre 2016. Plus de soixante rendez-vous
crépusculaires ou nocturnes entre les planètes, le soleil et la lune sont
présentés avec un schéma détaillé, des conseils pour les observer. De
nombreuses cartes, quelques cent schémas photographiques, des dessins, on ne
peut nier l’intérêt d’un tel ouvrage à manier avec les enfants et à mettre dans
les mains des adolescents. Surtout que des gros plans encyclopédiques permettent
de découvrir ou redécouvrir les bases de l’observation des astres, un domaine
sur lequel cette édition 2016 met plus particulièrement l’accent. Le tout est renforcé
par les encadrés mythologiques, astrologiques et pratiques.
Commission lisez jeunesse